Photographes: 18 choses a faire pendant le confinement

Ca y est, c’est la guerre: les écoles, bars, restaurants, cinémas sont fermés, on est tous en confinement, et à une activité en berne depuis le début des grèves qui ont déjà laissé tous les indépendants exsangue, s’ajoute l’impossibilité de travailler sérieusement sur tout le travail de bureau qu’on ne fait jamais, maintenant qu’on a ajouté « baby-sitter » à notre carte de visite...

Que faire durant le confinement pour quand même faire avancer son activité?

Je vous propose quelques pistes pour vous remettre rapidement sur la bonne voie quand les choses reviendront à la normale.

  1. Ranger son bureau

    C’est la base de tout bon travail.

    Quand j’étais employé dans l’immobilier d’entreprise, mon ancien patron tenait à ce que nous rangions et nettoyons nos bureaux le soir en partant, et j’avoue que j’ai parfois eu tendance à oublier ce bon conseil, pour finalement réaliser à quel point c’est agréable d’avoir en permanence un bureau propre, dégagé, donc engageant.

    Le fait de ne pas avoir de papiers qui trainent permet également de se libérer l’esprit des tâches de fond qu’ils impliquent, car il est impossible de se concentrer correctement sur son travail avec tout ce qu’on n’a pas encore fait sous le nez.

  2. Ranger son armoire à matériel

    Dans le même ordre d’idées, l’armoire à matériel dans laquelle on a laissé le chaos s’installer petit à petit pendant des mois peut devenir une vraie source de stress au moment de préparer son sac pour aller travailler.

    Je fonctionne de façon très simple, je range tout par catégorie de travail, chaque catégorie ou sous-catégorie occupant une étagère différente. Dans mon armoire, on retrouve donc:

    • une étagère avec appareils photo, objectifs et flashes

    • une étagère chargeurs et batteries

    • une étagère pour les accessoires vidéo

    • une étagère pour tout ce qui est câbles et accessoires de GoPro

    • deux étagères dédiées à mes différents sacs photo

    • une étagère contient un bac pour les accessoires encombrants comme les trépieds, rotules

    • une étagère pour tout ce qui est relatif au podcast, dans l’attente de mon nouveau bureau où tout sera installé de façon permanente

    • tout ce qui est relatif à mon studio mobile est à demeure dans une énorme valise que je ne vide jamais

    Pendant ce break involontaire, je vais vider totalement mon armoire et la valise attenante pour pointer tout ce que je possède, tout ranger en lui attribuant une place fixe (pro-tip: je dessine au marqueur effaçable les emplacements sur mes étagères pour que ça reste carré au fil du temps).

    Tout ce qui n’a pas été utilisé depuis plus d’un an sera revendu. Evidemment, ce n’est pas le bon moment pour revendre du matériel, mais je peux tout regrouper, photographier, et préparer les textes pour les annonces à l’avance pour être fin prêt quand la situation se débloquera.

    Vous verrez, ce petit coup de Marie Kondo dans votre matériel vous apportera une belle étincelle de joie.

  3. Mettre de l’ordre dans ses disques durs

    Certainement le point le plus compliqué à gérer pour moi, j’ai longtemps accumulé les disques durs sans véritable logique avant de finalement opter pour un NAS Synology 8 baies. Les temps de transferts sont abominablement longs, donc j’ai tendance à pas mal procrastiner sur ce sujet, mais maintenant que le temps n’est plus un souci, je vais pouvoir m’y atteler, et en bonus revendre les disques durs vidés quand j’en aurai terminé.

  4. Faire sa compta

    Au delà de pointer rigoureusement ses factures, relancer les impayés (ou en tout cas préparer les relances, car je doute que beaucoup de retards de paiements se débloquent pendant la mise à l’isolement), et mettre de l’ordre dans ses documents, c’est surtout l’occasion de faire un vrai point sur ses frais de fonctionnement annuels. Sur ce point, je ne peux que vous renvoyer vers l’excellent livre d’Eric Delamarre, que j’ai rencontré récemment lors d’une conférence qu’il donnait pour la FFPMI, et vous conseiller de pointer l’ensemble de vos dépenses annuelles pour décider desquelles sont réellement essentielles et évaluer vos besoins et vos tarifs en conséquence.

    Vous retrouverez probablement, dans ce bordel de papiers, nombre de factures à envoyer à votre mutuelle qui constituent un petit pactole à récupérer, qui vous fera probablement du bien au moment où votre activité est au point mort.

  5. Adhérer à la FFPMI

    Dans la droite ligne du conseil précédent, je vous rappelle que nous, photographes, avons un organisme dédié à la défense de nos droits, à notre formation, et qui globalement réfléchit à nos intérêts, et qu’il est important de le soutenir. C’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres photographes confrontés aux mêmes soucis que nous et d’être bien entouré. Pour le coût de l’abonnement annuel (195€), c’est un cadeau.

  6. Trier à nouveau ses photos

    Je participe aux concours de photo de mariage depuis peu, mais j’ai réalisé lors de mon podcast avec Julien Laurent-Georges que c’est un vrai travail d’y participer et que ça ne doit pas être pris à la légère. Je tourne en boucle avec la même quinzaine de photos depuis le début, et je n’ai jamais pris le temps de faire un tri sérieux de mes images pour évaluer au mieux lesquelles auraient une meilleure chance de succès et gérer leur retouche en mode concours. Et évidemment, c’est un travail long et fastidieux qu’on n’a jamais le temps de faire.

    Le temps est enfin là, et je vais reprendre chaque album de mariage et d’engagement session depuis mes débuts pour:

    • Trier mes images méticuleusement

    • Sélectionner les meilleures avec mon oeil actuel, bien plus affuté qu’il y a ne serait-ce qu’il y a quelques mois

    • Reprendre les retouches des photos sélectionnées

    • Les soumettre à nouveau aux différents concours

    Idéalement, j’espère y obtenir de meilleurs résultats qu’auparavant, bilan dans quelques mois.

    MISE A JOUR: j’ai enregistré un épisode totalement dédié à ce sujet avec Patrick Lombaert.

  7. Évaluer et mettre à jour les différents annuaires de photographes

    Nous sommes tellement sollicités au quotidien par différents acteurs promettant énormément de choses que nous avons tous tendance à y adhérer pour voir et à laisser l’abonnement se renouveler sans y prêter attention. C’est le moment de lister tous les annuaires auxquels on est abonné, ce qu’ils coûtent et ce qu’ils rapportent:

    • Contacts

    • Prestige

    • Renommée

    • Awards

    • Clients

    Une fois cette évaluation faite, je décide des abonnements que je conserve et de ceux que je résilie. Ceux qui ne m’ont absolument rien apporté de la liste ci-dessus malgré des efforts de ma part pendant un an sont supprimés, les autres sont conservés et je me focalise sur leur développement.

  8. Mettre à jour son site web

    J’ai un site web qui reçoit pas mal de visites, mais qui transforme assez peu l’essai (MISE A JOUR: après avoir discuté avec un spécialiste, il s’avère que mes statistiques sont totalement dans la norme, mais je n’en suis malgré tout pas satisfait, je veux être au-dessus de la norme), donc je l’ajuste régulièrement pour identifier:

    • qui visite mon site web?

    • Par quel biais?

    • Quelles pages ils visitent?

    • Quelles pages j’aimerais qu’ils visitent, mais qu’ils ne visitent pas?

    Une fois le point fait, je modifie petit bout par petit bout pour évaluer l’efficacité des changements.

    Ponctuellement, je fais également appel à des regards extérieurs, pour identifier les points forts et faibles de ma vitrine.

    (UPDATE: j’ai finalement refait tout mon site suite à une discussion sur le sujet avec un collègue photographe qui m’a pointé beaucoup de défauts, et je me rends compte que ça aurait du être fait il y a longtemps. Nouveau thème, nouvelle sélection d’images pour me présenter, refonte légère des textes qui fonctionnaient déjà bien, réorganisation des pages et des menus, je vous laisse faire un tour et apprécier les changements)

    C’est également le bon moment pour préparer à l’avance du contenu pour son blog et le planifier pour les semaines à venir.

  9. Se former

    Impossible de se rendre à une formation (elles ont toutes été annulées de toute façon), mais c’est pourtant la source de progression la plus importante à mes yeux. Tout n’est pas perdu cependant et vous pouvez tout à fait suivre des formations en ligne en vous abonnant à des sites comme Creative Live, Skillshare, et autres pour les anglophones, ou Empara pour les francophones (avec notamment l’excellente formation de Julien Laurent-Georges sur les awards des sites de mariage).

    Pas de budget en ces temps de vaches maigres? Il vous reste la possibilité d’écouter gratuitement de nombreux podcasts, où vous apprendrez beaucoup sur plein de domaines différents. Vous pouvez notamment écouter mon podcast, Dans l’œil du Photographe, où je reçois des photographes de tous horizons pour décortiquer leur processus créatif et l’aventure humaine qui va avec.

  10. Lire

    Dans mon cas, ça sera certainement en grande majorité des livres photos, un par jour, et je vais m’efforcer de redécouvrir ma collection, voire même d’en refaire un petit tri (je la garde volontairement très serrée). J’y ajouterai certainement un livre de développement personnel ou business, et un ou deux romans selon le temps disponible. Et les très nombreuses histoires que je lis à mes enfants…

  11. S’entraîner à shooter avec les enfants

    En parlant des enfants, ce sont les parfaits modèles pour garder la main et continuer à produire des images et s’exercer sur de nouvelles techniques. Ils sont volontaires pour poser? Parfait pour travailler ses portraits et sa technique au flash. Ils n’ont pas envie de poser? Passez en mode reportage et apprenez à composer avec ce que vous avez, avec le petit bonus de devoir créer des images dans un environnement que vous connaissez par cœur et que vous allez devoir redécouvrir créativement (je parle de votre maison).

  12. Apprendre aux enfants à faire de la photo

    Puisqu’on passe du temps en famille, autant occuper les enfants à faire des choses constructives, et quoi de mieux que de leur apprendre à utiliser l’appareil? Ca serait agréable d’avoir quelqu’un d’autre dans la famille qui prend des photos, histoire d’être dessus de temps en temps, non?

  13. Mettre en place une mailing list des anciens clients

    Dans le but avoué de vous rappeler à leur mémoire rapidement après le confinement et d’être présent dans leur esprit s’ils ont des images à faire réaliser à ce moment là. Où tout simplement pour lancer une promotion pour relancer la machine au plus vite, et ne pas attendre septembre pour voir la reprise.

  14. Faire de l’exercice

    LE truc que personne n’a jamais le temps de faire, et soudainement la France est devenue un pays de joggers…

    Plus sérieusement, c’est le moment de prendre de bonnes habitudes, de perdre les quelques kilos en trop qu’on traine depuis si longtemps, et du coup d’avoir plus d’énergie et d’être plus performant, donc plus créatif sur vos futurs jobs.

  15. Réapprendre à bien manger

    C’est dans la droite lignée du conseil précédent, on maigrit en mangeant mieux, pas nécessairement en bougeant plus (oui, c’est un gros raccourci, mais l’image est importante). L’essentiel étant de perdre ces 5-6 kilos qui traînent et représentent, l’air de rien, un pack d’eau que vous trimballez en permanence. Vous imaginez avoir un pack d’eau dans votre sac à dos toute la journée sur un évènement? C’est ce que vous faites quotidiennement si vous avez juste quelques kilos en trop…

  16. Appeler les copains

    Si je profite autant que possible de ce temps avec ma famille et que j’avoue même le savourer, les discussions entre copains me manquent beaucoup. C’est pourquoi nous avons décidé, avec ma petite bande de potes, de faire un apéro zoom (qui est plutôt un digestif post-diner vu que certains ont des enfants jeunes à endormir avant) une fois par semaine. Chacun son petit verre de Whisky, et on rigole comme si on était tous dans la même pièce et que tout était normal.

    C’est facile de rester uniquement focalisé sur la famille et le boulot, spécialement en ce moment, mais les amis sont très importants et ne doivent jamais être négligés.

  17. Crise = opportunité

    J’ai appris il y a longtemps qu’une crise est avant tout une opportunité déguisée. Il ne tient qu’à vous de choisir dans quoi vous allez dépenser votre énergie, mais personnellement j’évite:

    • de trop regarder les informations, surtout celles des chaines info en continu qui sont faites pour être anxiogènes

    • de me focaliser sur le négatif de la situation

    • de râler parce que je suis souvent interrompu pendant mon travail

    • de répondre aux provocations

    Votre énergie et votre volonté sont disponibles en quantité limitée sur une journée, et donc si elles partent dans des choses non constructives, vous n’en aurez plus pour construire ce qui compte vraiment. A vous d’identifier et de choisir quelles sont vos priorités, mais si elles ne contribuent pas à vous faire avancer dans la bonne direction ou à (re-)construire votre business, elles ne servent à rien et peuvent facilement être ignorées.

  18. Apprendre la leçon

    En tant qu’indépendant comme en tant que TPE, il est important d’être conscient que nous sommes fragiles et qu’en conséquence, il faut planifier ses finances et anticiper les coups durs.

    En France, nous avons au minimum une grève/crise/blocage majeurs par an dans le pays, et si en général les conséquences ne sont pas aussi dramatiques qu’un confinement de plusieurs semaines sans la moindre possibilité de faire rentrer de l’argent, ces situations ont systématiquement fait ralentir mon activité.

    Qu’est ce que je veux dire par apprendre la leçon? Tout simplement qu’il faut:

    • Avoir une trésorerie suffisante pour pallier les coups durs (au moins de quoi se verser un salaire et payer ses frais pendant six mois)

    • Pratiquer des tarifs qui vous permettent de mettre cet argent de coté.

    • Avoir des économies de coté au cas où les coups durs s’enchaînent (cette année, deux mois de grève des transports qui ont paralysé le pays suivis peu après d’un confinement dû au coronavirus)

    • Ne pas tout dépenser en matériel/abonnements/IPhone XVII sous prétexte qu’on a un peu d’argent devant soi.

    • Mettre de coté, sur un compte séparé, l’argent qu’on doit aux impôts (cotisations sociales et surtout TVA) qui peuvent plomber votre trésorerie si mal anticipés et vous sauver la peau dans une situation comme celle que nous vivons actuellement.

    • Ne pas laisser trainer des paiements en retard quel que soit le prétexte, on a toujours une bonne raison de ne pas le faire, mais des situations comme celle que nous vivons mettent tout le monde sous pression, donc en danger, et si votre client disparait, votre paiement disparaît avec lui.

J’espère que ces conseils vous aideront à préparer au mieux votre déconfinement. Je vous rappelle que le podcast est composé en ce moment et jusqu’à la fin du confinement d’épisodes 100% pratiques sur des sujets précis pour vous permettre de mettre de l’ordre dans votre entreprise et repartir vite et bien dès que ça sera possible:

  • SEO avec Julien Roman

  • Editing avec Patrick Lombaert

  • Covidity Management avec Fred Stroppini (à venir)


 
 
Précédent
Précédent

Ipad Pro 2020: Avis

Suivant
Suivant

Le premier pas...