Test: Bouton déclencheur Komaru

 
 

J’ai découvert les boutons déclencheurs il y a quelques années, à la sortie du X-T2. C'était le premier appareil de la gamme X-T à proposer un filetage sur son déclencheur, qui permettait d’y fixer un soft shutter, et, étant toujours attaché aux détails et à la personnalisation de tout ce que je possède, j’ai naturellement été attiré par ces petits objets, au départ pour des raisons purement esthétiques.

Après quelques recherches rapides sur le sujet, j’ai commandé un peu au hasard d’Internet (le choix en magasin n’est pas extraordinaire, et souvent de goût douteux) une paire de boutons convexes rouges, pas trop chers et de qualité correcte, qui m'ont duré sans mal pendant près de trois ans. Mais au gré des aller-retours en réparation de mes appareils, j’ai perdu une pièce essentielle d’un des boutons (la petite bague en caoutchouc qui le maintient solidement fixé à l’appareil), ce qui a fait qu’un des boutons tombait sans arrêt et c'était très gênant au quotidien, au point que je devais m’en passer.

Pour comprendre pourquoi ce bouton m’a si durement manqué , il faut comprendre à quoi sert réellement un shutter release. Ce n’est pas uniquement, comme j’ai pu le penser au début, un choix purement esthétique. Selon le type de bouton qu’on choisit, concave ou convexe, et sa taille, la prise en main de l’appareil s’en trouve considérablement modifiée. Cette prise en main elle-même change la position du doigt sur le déclencheur, et pour moi qui fais essentiellement du reportage sur le vif et de la street photography, ça revêt une importance capitale:

  • Le bouton convexe est arrondi vers l'extérieur, de sorte que l’index repose plus facilement sur la seconde phalange, et qu’on prend ainsi une photo sans en avoir l’air. L’attitude de la personne face à moi, qui voit mon doigt reposer dans une position qu’elle assimile à une position de repos, est donc plus naturelle et moins méfiante, car je n’ai pas l’air d’être sur le point de faire une photo.

  • Le bouton concave ou plat (que j’ai moins utilisé) est essentiellement un bouton surélevé, ce qui ne change pas grand chose dans l’attitude du sujet, mais donne plus de jeu et de sensibilité au bouton, et le rend plus agréable/confortable à utiliser.

Le bouton que j’ai perdu me faisait durement sentir son absence, j’avais perdu mes repères et je notais le changement d’attitude de mes sujets qui m’a un peu perturbé. Je n’étais cependant pas décidé à reprendre le même, parce que j’avais envie d’essayer plus grand, convexe, et une meilleure qualité de fabrication. Pourquoi convexe alors que l’attitude de mes sujets est le point le plus important pour moi dans l’utilisation de ce genre d’accessoire? Parce que parfois, j’ai aussi envie/besoin d’un bouton avec un toucher plus franc. Et qu’il faut essayer avant de juger.

Je me suis donc mis en tête de trouver LE bouton déclencheur parfait, esthétique, confortable, polyvalent et qui me durerait une vie. Mission compliquée par le fait que les rares fabricants de produits de qualité sont en général mal ou pas distribués en France, voire en Europe, et que dans le domaine, les produits cheap, le mauvais goût et/ou la mauvaise qualité règnent en maîtres.

Puis j’ai eu un rendez-vous du coté de la rue Saint-Honoré et j’y suis arrivé très en avance. Pour tuer le temps, je suis donc allé visiter le magasin Leica, qui a toujours des expositions sympathiques à visiter, et, presque par réflexe, j’ai demandé au vendeur s’ils avaient une sélection de boutons à me proposer. Après tout, s’il y a un magasin de photo à Paris où les produits doivent tous être de bon goût et de qualité, c’est bien Leica. Et le vendeur me parle alors de Komaru.

Si vous ne connaissez pas cette marque, c’est normal. Elle n’existe pour ainsi dire pas sur Internet, et j’ai eu le plus grand mal à trouver des informations dessus. C’est une société Française au nom japonais (qui signifie “petit bouton", ça ne s’invente pas…) qui fabrique des boutons déclencheurs avec un souci de la qualité et du détail impressionnants pour un si petit objet. Bref, quelqu’un qui a le même souci du détail que moi a fabriqué la réponse exacte à mon problème.

Ce qui rend ce bouton unique, c’est d’abord sa qualité de fabrication. Il est fabriqué en Titane ou en Aluminium, dans différents coloris et éditions limitées. Son design est original et fonctionne parfaitement: il est large (15mm de diamètre), convexe avec un creux en son milieu qui permet également de l’utiliser comme un bouton concave quand le besoin s’en fait sentir. Il respire la bonne qualité et devrait durer une vie.

J’ai choisi la version Bordeaux (une série limitée) pour mes deux appareils, en espérant ne jamais en perdre un car je ne retrouverai pas cette couleur vu que j’ai acheté les deux derniers du stock.

Reste la question du prix. Je vous l’ai dit plus haut, je ne peux plus envisager de me passer de ce type de bouton, c’est un confort et un outil indispensable pour moi, qui en plus passera d’appareil en appareil. Le Komaru est le soft shutter le plus cher que je connaisse, avec un prix de départ de 42€ et qui peut dépasser la centaine d’euros selon la finition choisie. J’ai pris un modèle en aluminium bordeaux, le moins cher, donc j’ai dépensé 84€ dans deux petits boutons déclencheurs, ce qui en fera sourire ou hurler beaucoup. Mais mon métier, c’est d’appuyer sur ces boutons environ 100.000 fois par an. Ce petit confort, rapporté à ce chiffre, n’est finalement pas un tel luxe.

Et en termes de prix, c’est le moindre de mes soucis: en passant, j’ai essayé le Leica M, et c'était une grosse erreur, parce que maintenant, j’en veux un… 😱😱

 
 
 
Précédent
Précédent

Doorportraits - Stijn Willems

Suivant
Suivant

Ma vie en 16/9eme si près, si loin - Valérie Simonnet