043 - Une photo par jour - Fabio "Fagu" Costa
Fabio “Fagu” Costa est directeur artistique dans sa vie professionnelle, et photographe par passion. Il s’est lancé dans la photographie en 2005 en se fixant le défi de faire une bonne photo par jour, et s’est petit à petit imposé dans la street photography au point de rejoindre deux collectifs de renom, Fragments en France et Quando tu Flanares au Brésil.
Dans cet épisode, nous parlons :
d’accent Brésilien,
d’être un amateur,
de se découvrir à travers la photo,
de changer de perspective,
de l’hiver Français,
de ne pas respecter les règles,
de vivre plusieurs vies,
d’apprendre en faisant,
de ne pas se mettre la pression,
de traiter un sujet sur la durée,
de photos qui vivent leur vie,
mais surtout, on râle sur les gens qui sont tout le temps penchés sur leur smartphone.
Bienvenue dans l'oeil de Fabio Costa.
Legos de l’épisode:
Amateur, c’est au sens de “qui aime”. J’aime faire ça et même si c’était interdit,… je continuerais à en faire (de la photo).
Je me considère amateur, j’ai l’impression que j’ai des tonnes de choses à apprendre.
L’appareil, c’est une extension de mon corps… je mets à f8, f16, f11, c’est naturel.
Je fais de la photo tous les jours et j’ai déjà oublié le portefeuille à la maison plusieurs fois, mais l’appareil photo jamais.
J’ai commencé à valoriser des choses que je ne valorisais pas. La photo, au premier jour, a changé un peu ma vie.
Ca m’a motivé dans les mauvais moments, et les bons moments. Comme il faut toujours faire une photo, même si un jour tu n’es pas bien, tu essaies de faire des photos.
J’utilise la photo pour travailler beaucoup de choses chez moi, à d’autres niveaux.
Au cinéma quand tu changes la perspective, c’est plus dynamique. Parfois quand tu es coincé dans un problème c’est pareil: essaie de regarder autrement, d’attaquer d’une autre façon.
En France, au début, j’étais déprimé, l’hiver était long et comme je n’avais ni lumière, ni soleil, ni couleurs, au fur et à mesure j’ai commencé à faire une photo plus introspective.
J’ai du mal avec toutes les règles, tous les “il faut faire ci et ça, je pense que c’est pour les pros. Moi je préfère vraiment n’avoir pas de contraintes.
J’apprends énormément avec la photo, je fais ça parce que je vis plusieurs vies en étant photographe.
Même les géants, ils jettent 99% de ce qu''ils produisent... il faut shooter, shooter, shooter.
J'ai appris en faisant... on regarde les autres, et on est un peu la conséquence de tout ce monde qu'on a croisé, de tout ce qu'on a regardé.
Des fois tu peux passer la journée à faire de la photo, et je me mettais la pression en me disant “il faut que tu ramènes une belle photo”, et ça marchait pas. Et souvent je faisais une belle photo en rentrant. Je passais ma journée dehors et et dans ma rue, j’ai vu quelque chose en rentrant le soir.
Au fur et à mesure, j’ai compris que je sors et on verra. Pas de pression.
Quand on parle de perfectionnisme, c’est un vrai défaut. Faire un truc super du premier coup, ça n’existe pas.
Si on regarde les livres des grands photographes, dans la deuxième édition, l’ordre des photos a changé… Il faut faire.
Il y a des gens qui font une série sur un sujet en une semaine. Moi c’est pas mon style, j’aime bien voir le temps, les gens qui changent, voir ça sur la durée.
Parfois pour construire une affiche, j’utilise des photos à moi qui avaient des couleurs qui me plaisaient.
J’ai rencontré des gens de style différents que je trouvais intéressants, ça m’a ouvert l’esprit vers d’autres styles de photographies de la vie quotidienne.
Personnellement je ne suis pas fan des sorties photo avec les autres parce que je ne me vois pas en état de présence, donc je laisse les autres faire plus de photos et moi j’en fais moins.
Ca me fait plaisir de savoir qu’il y a quelqu’un de l’autre coté du monde qui achète le catalogue (Fragments - NDLR)… de savoir que la photo continue sa vie quelque part.
Peu importe le chemin que tu vas prendre entre photographe professionnel et directeur artistique, garde ce coté de faire de la photo pour toi.
Pour la photo de rue, les smartphones sont un peu embêtants, parce que tout le monde est en train de regarder vers le sol.
DANS CET ÉPISODE, ON PARLE DE:
Ces photos:
Recommandation d’invité: Safia Delta - Patrick Sain - Filipe Xavier
A propos du Podcast:
Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse
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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud)
Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)