115 - “Et là, mes enfants ils regarderaient ça comment?” - Bertrand Roguet
Et si on plaquait tout pour partir découvrir le monde en famille? C’est l’idée folle qui est passée par la tête de mon invité, et en plus, le fou, il l’a fait.
Six mois, plus de 200 jours à faire un demi tour du monde à quatre, avec des enfants très jeunes, ça demande une certaine organisation. Documenter tout ça, ça place la barre encore plus haut. Mais malgré les embuches et difficultés plus ou moins évidentes et visibles, pouvoir faire découvrir le monde à ses enfants et se reconnecter avec eux quand on est soi-même un grand enfant, c’est une expérience qui n’a pas de prix.
Aujourd’hui, vous allez voir qu’on peut grandir humainement et professionnellement en sortant très loin de sa zone de confort, qu’on peut finalement faire beaucoup avec peu de choses, qu’il n’y a aucune obligation de se conformer aux attentes des autres, que les enfants sont la clef de beaucoup de contacts humains, et qu’il est possible de trouver une femme qui insiste pour qu’on emmène le drone en voyage (mais ne rêvez pas, elle est déjà prise).
Bienvenue dans l'oeil de Bertrand Roguet.
A propos de l’invité:
Legos de l’épisode:
Je suis un passionné d’humain, passionné de beaucoup de choses, et toutes ces passions sont reliées par la photo et la vidéo.
On me dit que je suis un excessif.
Moi, on est une team, je marche pas tout seul. Que ce soit ma femme et mes enfants, mes potes, ma famille, je marche en team, je marche pas tout seul, et du coup, moi, c’est tout ce monde là.
Pour moi être créatif, c’est être père de 30 ans et avoir l’âge de mes enfants.Et regarder le monde comme ça.
“Et là, mes enfants ils regarderaient ça comment?”
Pour moi, dans un mariage, quand tu as créé des liens avec les enfants, tu as créé des liens avec tout le monde.
Je pense que toute photo est bonne, parce que toute photo peut passer une émotion à quelqu’un.
Le but du voyage au départ, c’est comment choisir sa destination pour son voyage de noces?
Il y avait un énorme besoin de reconnexion familiale… J’avais la tête dans le boulot H24 et il fallait qu’on trouve un moyen pour que je lâche.
La différence entre les influenceurs et les photographes, c’est que nous on a l‘habitude de prendre les gens en photo et on sait les mettre en valeur sans qu’ils aient besoin de poser.
Je suis un peu réseau social addict moi, donc c’était un vrai kif de pouvoir partager tout ça avec tout le monde, avec aussi ma partie clients mariages qui me suivent aussi dans ma vie du quotidien.
Entre ce que tu imagines d’un voyage avec des enfants et ce qu’est un voyage avec des enfants, c’est complètement différent… Je me suis rendu compte au bout d’une semaine que je ne ferais pas ce que j’avais envie de faire, du coup je me suis dit “vas-y au feeling et on verra à la fin ce que ça donnera”.
C’est une démarche qu’on a en tant que photographe de mariage, où le détail est tellement important. Quand je suis arrivé en voyage, c’était logique de prendre toutes ces petites choses là.
Moi je volais la photo et après on l’imprimait et on allait l’offrir.
C’était important pour moi, comme j’aime les portraits volés, mais que j’aime pas voler, j’avais besoin d’une contrepartie.
J’avais des photo goals que je voulais à tout prix faire, et après le storytelling était drivé par l’humeur des enfants, et du coup il y a des jours où je me suis vraiment éclaté en storytelling, comme dans les rue de Hanoï, et il y a des jours où j’en faisais pas du tout, où je faisais du souvenir, et après c’était à moi de réussir à raconter une histoire avec ce que j’avais ou ce que j’avais pas.
J’ai longtemps été comme ça (focales courtes - NDLR), et maintenant je change.
Est-ce que quand les gens me demandent s’ils m’ont manqué, j’ai le droit de leur mentir?
Ça a aussi des coté très négatifs d’avoir un huis-clos familial.
Si on peut avoir donné envie aux autres d’aller découvrir d’autres cultures avec leurs enfants, d’aller s’ouvrir l’esprit, d’aller faire une pause dans leur vie, et d’aller comprendre que notre train de vie Français est débile, et qu’on peut vivre plein de choses fortes sans avoir d’argent et en se donnant les moyens de vivre ces choses là. Parce qu’en fait on les a tous finalement, on est pas obligés de partir 7 mois, ou de mettre autant d’argent, mais je pense qu’il y a plein de dépenses inutiles qu’on fait, on s’en rend compte quand on prend du recul et quant est dans un autre pays, si on les mettait dans une petite boite et qu’à la fin on disait “tiens, on part trois semaines dans un pays de manière à aller découvrir une autre culture en famille”.
Si tu vas manger chez l’habitant, là tu es dans un vraie bulle, alors que quand tu vas dans un club à être avec d’autres français, la bulle est la même qu’en France.
(Les enfants - NDR) ont retenu qu’on est une famille soudée et que ça c’est chouette, ils s’en rendent compte… et ils ont retenu qu’on a pas besoin de grand chose pour être heureux.
Le pire, c’est quand je suis considéré comme un prestataire. J’aime tellement l’humain que pour moi, c’est la base de mon boulot, c’est pas les photos.
Dans cet épisode, on parle de:
Livre offert: Archive - Fifou
Telex, Iran - Gilles Peress
Le Berri
Daido Moriyama - How I take photographs
Alexis Paoli - Projet New York
Recommandation d’invité: Monsieur Addict
A propos du Podcast:
Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse
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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud)
Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)