Concours - Shoot the virus
Vous ne le savez peut être pas, mais le petit monde des photographes de mariage et de portraits est une vraie communauté, et on a nos groupes Facebook privés pour parler de tout et de n’importe quoi.
Au début du confinement, Sylvain Gardères et Damien Dohmen (dont vous pouvez retrouver le passage dans le podcast à cette adresse) ont eu la bonne idée de créer un groupe où nous avons pour la plupart été conviés pour participer à un concours photo: réaliser, en 19 images et une note d’intention, un reportage photo sur la façon dont chacun de nous a vécu le virus.
Le groupe a été l’occasion pour nous d’échanger sur nos situations respectives, de participer à des concours hebdomadaires, de se lancer dans des projets fous (dont la fameuse Gertrude de Muriel Meynard publiée sur le blog il y a quelques semaines), et de (re-)faire connaissance entre nous.
19h19 le 21 juin 2020, les résultats sont connus, et bien que ça n’aie pas été prévu à l’origine, le travail des gagnantes (car le podium est 100% féminin) est tellement beau qu’il me semble très légitime de le publier ici. Voici donc les résultats de Shoot the Virus, premier (et espérons le dernier) concours du genre:
Troisième place: Chrystel Echavidre - Cherchez l’intrus
Note d’intention: A la base, pas d’intention justement... Juste un témoignage à partager, de notre confinement entre potes, pour nos souvenirs, comme je le fais à chacune de nos retrouvailles.
Une tranche de vie entre parenthèse, des copains Corses, venus en vacances quelques jours, puis bloqués par le confinement et ses restrictions de déplacements.
Puis, finalement, lors de l’une de nos « activités » (bah oui, on ne peut pas rester oisifs) il y a eu les photos N° 6 & 7 que j’ai vues comme un clin d’œil à « Shoot » « the virus » et l’image avec l’intrus (non calculée, non réfléchie, et j’avoue, non remarqué à la prise de vue car ils font partie des meubles depuis longtemps)
L’ensemble des images représente des « moments réels » pas de mise en scène ni de bis répétita.
2 mois en pente douce entre anxiété, questionnement, occupations, missions appro, loisirs, infos et télétravail (pour certains), jusqu’à la libération et le départ des copains.
Bisous. (Damien à dit toujours terminer par « bisous »)
Seconde place: Marion Gouaille - Vivre le Covid-19 ou vivre d’autres vies
Note d’intention: Vendredi 13 mars: me voila confinée avec mari et enfants. Mais que signifie le confinement avec trois enfants?
Le confinement, c’est fermer ses portes au monde extérieur, celui du coronavirus, Covid-19 de son petit nom. C’est créer une petite bulle où rien ne peut nous atteindre, dans laquelle nous serons protégés. Le confinement, c’est également sortir de ses repères, ignorer les habitudes et se créer un autre rythme…
Mon confinement c’est l’école à la maison en tenue de ninja, assis sur la table à apprendre un chant signé avec la maîtresse en visio sur le téléphone; c’est l’apprentissage de la lecture sur le dos de son papa; c’est parfois essayer sans être motivé; c’est se poser et se reposer dans des coins différents; c’est partir à l’aventure pour explorer un autre monde; c’est s’isoler et se créer un cocon; c’est fêter son anniversaire là maintenant tout de suite sans avoir à attendre le week-end; c’est devenir qui l’on veut; c’est changer de costume; c’est danser jusqu’au crépuscule; c’est interpréter des personnages de contes; c’est faire la bagarre; c’est inventer des histoires; c’est être ensemble sans aucune limite; c’est exploiter chaque objet autrement; c’est investir les lieux pour se croire au milieu de l’océan; c’est être submergé par les vagues; c’est bouger librement et finir par, quoi qu’il en soit, retrouver ses proches qui nous attendent depuis huit semaines.
56 jours où le temps ne s’est pas arrêté une minute, 1344 heures pendant lesquelles la vie a continué.
Le confinement n’impose pas de limites car l’imagination est infinie.
Première place: Marine Poron - Des papillons dans la maison
Note d’intention: L'annonce de la fermeture des écoles nous fait basculer dans une autre temporalité. A J-1, les enfants sont encore à l'école mais on sait maintenant qu'on entre dans une nouvelle phase.
Ce n'est pas comme ça que je voyais le printemps cette année. J'avais prévu de ressortir le labo argentique, de reprendre des carnets de création... Projet reporté à plus tard... Je ne me sens pas capable de création, par contre, je ressens le besoin d'observer, de recueillir, de consigner... et de prendre le temps d'appréhender cette situation hors norme. Je décide de commencer un journal visuel qui va prendre forme petit à petit. Tous les jours, je publie 8 photos qui racontent quelque chose de ce que nous vivons derrière nos quatre murs.
Jour 1 : samedi 14/04/20
Bravo à vous trois pour ce beau travail et ce podium mérité. Le reste des participations est en train d’être révélé sur le groupe Facebook (privé) et est tout aussi beau, je vais proposer à ceux qui le souhaitent de publier leur participation dans un second article à venir. A suivre…