040 - Photographier Tchernobyl - Jonk
Dans une première vie, Jonk a été trader, graffeur, voyageur, explorateur, urbex, puis il a décidé de faire un choix et de combiner toute cette énergie pour la consacrer à ce qui a été le dénominateur commun de presque toutes ces activités: la photographie, et plus précisément de tous les lieux abandonnés qui sont petit à petit repris par la nature.
Dans cet épisode, nous parlons :
de faire un vrai choix pour faire les choses bien,
de street art,
d’évoluer,
du passage du temps,
de scruter l’intégralité de la Roumanie sur Google Earth,
de jouer au chat et à la souris,
de Tchernobyl, nouveau Disneyland,
d’exposer ses photos dans la rue,
d’autopublication,
de ne jamais attendre un avion,
de jungle urbaine et d’un escalator rouge vif,
de ne pas se spoiler,
mais surtout, on parle d’être un street-artiste qui devient un photographe qui redevient un street-artiste à travers sa photographie. C’est clair, non?
Bienvenue dans l'oeil de Jonk.
Legos de l’épisode:
“Je suis photographe spécialisé sur les lieux abandonnés qui sont repris par la nature.”
" Je me sens complètement aventurier, je l’étais avant de faire ce genre de photos.”
“ C’était très dur de tout faire et à un moment, il a fallu faire un choix, et le choix principal, ça a été d’arrêter mon boulot parce que je pensais que je pourrais m’en sortir comme photographe.”
“ Dans le street art, ce qui m’inspirait, c’était pas des livres, c’est vraiment ce que j’ai vu (dans les rues - NDLR). Ca m’a vraiment bouleversé.J’avais 19 ans, ça a été une découverte qui a vraiment changé ma vie.”
“ Quand tu vois une peinture sur un mur, tu vas la cadrer (serré - NDLR), maintenant j’essaie de prendre le mur, le contexte. J’ai beaucoup évolué de ce coté là. “
“ Quand je revois mes photos du début des années 2000, j’ai du mal à croire que c’est moi qui ai fait ça."
“ Ce qui me fascine dans les lieux abandonnés, c’est quand je vois l’impact du passage du temps.”
" Je suis passé de la catégorie du voyageur qui fait des photos à celle du photographe qui voyage.”
“ Je me suis fait attraper des dizaines de fois, à chaque fois tu expliques que tu n’es pas là pour voler, tagguer, casser… mais j’ai jamais eu de poursuites.”
“ Pendant longtemps je partais tout seul, j’adore me retrouver dans ces ambiances tout seul, ça décuple l’expérience. “
“ Quand l’URSS a éclaté, elle a laissé derrière elle des pays sans trop de ressources, donc beaucoup de choses ont été abandonnées au début des années 90, et en plus je suis passionné par l’imagerie Soviétique.”
“ Tchernobyl, pour moi, c’est une destination exceptionnelle. Quand j’y suis allé pour la première fois, en 2015, j’ai été bouleversé comme mon premier graffiti. Là-bas, le temps s’est arrêté il y a 30 ans.”
“ J’ai un livre prévu sur un peu tous les sujets qui m’intéressent. “
“ C’est pas le fait que je me sois professionnalisé qui m’avait perfectionner ma technique, c’est le fait que je me sois intéressé à comment faire une belle photo, cadrer correctement, mettre en valeur ce que je veux montrer. “
“Quand tu veux faire les choses bien, tu ne peux pas tout faire. “
“Je me suis aperçu que dans les aéroports, il y a plein de surfaces vitrées, de reflets, de lignes… et à partir de ce moment là, dans tous les aéroports, j’ai fait des photos. D’ailleurs ma série s’appelle “I never wait for a plane”.”
" Normalement je ne suis pas trop fan des gens sur les photos.”
“ Je suis autodidacte, j’ai une culture photo très limitée, mais je suis content d’avoir trouvé un thème qui m’est commun avec un grand photographe.”
“ Ces photos là, c’est aussi une façon de montrer que tu peux avoir un oeil sensible à autre chose.”
Sur l’escalator rouge: “ C’est une machine humaine qu’est arrêtée. On abandonne des structures qui fonctionnent, on laisse des choses derrière nous qu’on ne devrait pas laisser.”
“ J’essaie au maximum de ne pas regarder les photos de là où je vais. Au cinéma, je ne regarde pas les bandes annonces avant de voir le film, je ne veux pas me spoiler.”
“ J’ai l’impression de ne pas dire tout ce que je veux dire dans les photos, donc (la série Urban Jungle - NDLR), ça me permet de montrer le monde après l’homme, le cran du dessus. “
“Je fais toujours autant de choses qu’avant, mais cadrées sur la photo. J’ai fait des choix.”
“ Une photo est censée parler d’elle même, mais pour moi il y a besoin de mettre un discours à coté pour rajouter de la force. Une photo seule ça doit dire des choses, mais avec un texte fort tu décuples l’effet.”
“ Photo forte, texte fort: L’ensemble est plus fort.”
" Je n'ai jamais fait des photos en me disant que je vais faire un livre. J’ai les photos et je me rends compte qu’il y a de quoi faire un livre, donc je fais un livre. “
“ C’est le fait de créer beaucoup de matière qui te dit qu’à un moment il faut le montrer.”
''J'aime bien l'idée de ne pouvoir compter que sur moi."
Recommandation d’invité: Stanley Leroux
A propos du Podcast:
Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse
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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud)
Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)