039 - Une photo doit avant tout être lisible - Vincent Lyky — Dans l’oeil du Photographe

Vincent Lyky est le photographe du magazine Jogging International coté professionnel, et touche à tout, de la street photography à la photo de nu féminin, coté travail personnel.

De son parcours d’étudiant à ses choix de carrière ou ses centres d’intérêts photographiques, son profil atypique amène régulièrement des images originales et surprenantes dans un domaine où la créativité et l’originalité ne sont pas toujours monnaie courante.

Dans cet épisode, nous parlons :

des différentes façons de vivre de la photo
d’avoir une Maman qui vous oriente vers les métiers d’art parce qu’elle y voit plus de sécurité professionnelle que dans la photo.
de l’AFP des années 90 et d’y être stagiaire,
de pluie, de femmes et de trains,
d’un motard avec une sacrée dégaine,
de profiter de ses déplacements professionnels pour faire des photos à la chambre,
de photos de nu et de leurs éventuelles conséquences,
d’être photographe et salarié,
de texte dans les images,
des manifs et de leurs dangers,
d’argentique et de techniques photo à l’ancienne,
Mais surtout, on parle de ne pas gâcher de la pelloche pendant un match de foot…

Bienvenue dans l'oeil de Vincent Lyky.

A propos de l’invité: Vincent Lyky

Site Web : http://www.vincentlyky.com

Instagram - Friday Nude

Legos de l’épisode:

“Je me présente toujours comme photographe, après j’essaie de montrer que je suis gentil.”
"Avant d’apprendre la lumière, j’ai appris à poser de la lumière avec de la peinture.”
“Beaucoup d’images ressemblent à une peinture, ou inversement.”
“J’aime pas du tout être catégorisé, même si en fait le sport me catégorise, mais ça ne m’empêche pas d’aller faire autre chose… c’est mon gagne pain (pas ce qui me définit - NDLR).”
“J’ai commencé par là (les grêves - NDLR), le plus simple pour faire de la photo c’était d’aller sur toutes les grèves Parisiennes, surtout à une époque où on nous foutait relativement la paix. C’était facile d’aller faire des photos et d’apprendre.”
(Dans les années 90 - NDLR) “il fallait anticiper. Aujourd’hui, l’anticipation elle n’est plus sur l’appareil.”
“La première fois que j’ai shooté un match de foot, on m’a dit « 10 films pour un match de foot? Le prochain tu le fais avec 3 films ».”
“(Même) aujourd’hui, essayer de rentrer avec le moins de photos possible, c’est ce qu’il y a de mieux.”
"Comme j’ai connu l’argentique, il m’arrive souvent de ne pas regarder ce que j’ai fait.”
“Le gros problème de la photo de nu, c’est la limite entre la vulgarité et la non vulgarité, et le passage est très simple.”
“J’essaie d’être efficace et d’être le moins fatigué possible. C’est des boulots très fatigants, il faut s’économiser et gérer son effort.”
“Faut pas oublier l’apéro.”
“Ça ne va pas forcément me plaire, mais je vais me dire « tiens, il a fait ce truc là, c’est pas con ». Peut-être qu’il faut aller voir comment il a fait, réfléchir techniquement ce qui l’a amené là, et puis s’en servir.”
“Il y a un moment où tout sert en fait.”
“La lisibilité, ça doit faire partie de la photo. Je n’aime pas quand je ne comprends pas l’image.”
"Si j’ai le chois de pouvoir me positionner, je vais faire le tour du propriétaire et dire « je vais me poser là », et espérer que le sujet va rentrer à tel endroit."
“Un jour, j’ai fait le tour de mes archives et il y a quatre sujets qui sont ressortis.”
“J’ai jamais eu envie de faire comme tout le monde… c’est compliqué en photo parce que tout a été fait.”
“Le grand angle a une fonction primordiale, c’est de souligner les lignes et d’accentuer le mouvement.”
“Je me pousse certaines fois à utiliser une seule optique.”
"J'ai toujours un boîtier prêt à déclencher qui est pas loin"
"La photo appelant la photo, tu en fais une belle et tu te dis je vais recommencer."
"Je vais profiter de l’endroit où je me trouve (pour ses déplacements professionnels - NDLR) pour essayer de trouver autre chose."
"Il y a des contraintes dans tous les types de photos, il faut jouer avec, c’est rigolo."
"Sans pression du résultat, on fait ce qu’on veut."
Sur le texte dans l’image "C’est comme avoir la légende dans la photo."
Les manifs, "c’est peut-être devenu un peu plus dangereux qu’avant parce qu’il y a une nouvelle arme, le flash Ball, que tu n’entends pas. Enfin, quand on l’entend, c’est pas bon signe…"
"C’est le job d’essayer de trouver ces moments un peu particulier, un peu différents des autres."
"J’ai chopé toutes les opportunités que j’ai pu avoir. Il y a (des photographes - NDLR) qui ont opté pour le World Press, qui les ont eu, et qui continuent à manger des cailloux. Moi, les portes qui m’ont été ouvertes, je les ai prises. Je voulais vivre de la photo, quelle que soit la photo."
"Je me sers de toutes mes images pour essayer de faire des photos de sport différemment des autres."
"L’argentique permet de donner une douceur et d’être en même temps très net."
"Le numérique est trop net. Moi les photos floues ça me dérange pas, c’était bien l’argentique pour ça."
"Quatre capteurs numériques font quatre fois la même photo. On prend quatre boîtiers argentiques, t’as un chois de pellicules dedans, entre le fait de choisir sa manière de travailler dessus, le choix de développement, de révélateur, de papier, au final ça fait beaucoup de choix pour sortir des autres images. Là-dessus, l’argentique est imbattable. "