051 - Quand tu essaies de plaire à tout le monde, tu ne plais à personne - Amélie Marzouk — Dans l’oeil du Photographe

Amélie Marzouk s’est fait un nom en faisant et en communiquant sur des portraits techniquement très similaires et surtout très identifiables, mais derrière cette apparente simplicité se cache un univers vaste et un amour immodéré des gens qu’elle rencontre via la photographie.

Dans cet épisode, on parle :

de rencontrer les gens,
du syndrome de l’imposteur,
de poésie intérieure,
de ne pas tordre son travail,
d’être intéressé par son sujet,
de faire un portrait plutôt qu’une belle image,
d’être créatif dans la contrainte,
de voir de la beauté partout,
d’oser dire « moi j’aime pas parce que »,
de féminisme positif,
de s’autoriser à faire,
d’écouter son enfant intérieur,
Mais surtout, on va voir en quoi être bavarde est un énorme atout dans la vie.

Bienvenue dans l'oeil d’Amélie Marzouk.

A propos de l’invitée: Amélie Marzouk

Site web: https://www.studio-photographe-paris.com - https://www.ameliemarzouk.com

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LEGOS DE L'ÉPISODE:

Mon plus grand kif dans la vie, c’est les gens et je crois que c’est pour ça que je fais des portraits.
Je suis une vraie bavarde depuis toute petite, et ça a longtemps été un défaut qu’on m’a reproché, et je pense qu’aujourd'hui dans mon métier de portraitiste c’est une vraie qualité.
Petite je m’asseyais souvent sur un banc pour voir les gens passer dans la rue et imaginer leur histoire.
Quand je mets en valeur les gens je pense que je chorégraphie aussi leurs mouvements.
A travers nos photos on partage notre poésie intérieure et notre vision du monde.
Avant j’osais pas et je me disais “il faut ressembler à tout le monde pour plaire", et je me rends compte que plus je suis alignée, plus je fais ce que j’aime, et plus j’attire des personnes qui sont alignées avec moi et qui viennent pour ce que je suis et ce que je propose.
Je me suis longtemps posé la question de tordre mon travail pour rentrer dans les cases et finalement j’ai pas envie.
Je réalise des portraits, c’est un prétexte pour rencontrer des gens… mon amour des gens est plus fort que l’amour de la photo et je pense que la photo est un prétexte.
Les gens qui viennent me voir pour un portrait viennent rarement dans un moment de vie anodin.
Le fond est toujours le même, le lumière est toujours la même, comment je vais chercher à faire ressortir la personnalité et rendre ce moment unique… c’est souvent dans la contrainte qu’on va chercher d’autres choses.
Aujourd’hui, ce qui me permet de réussir et d’avancer c’est de vraiment être à ma place et de m'écouter.
J’invite tous les gens qui nous écoutent à faire cet exercice une fois, de s’asseoir sur un banc et de regarder les gens passer… je pense que les acteurs et les réalisateurs s’inspirent beaucoup d'éléments de la vie comme ça.
On peut voir de la beauté partout et ça nous nourrit beaucoup, qu’on soit photographe ou comptable.
Il faut éduquer l’oeil et s’autoriser à dire “moi j’aime pas parce que…”
Le confinement m’a mis au pied du mur et m’a obligée à créer un travail personnel.
Je suis une féministe "pour”, pas “contre”.
Je pense que tout le monde est beau, je vois que tout le monde est beau, et je ne parle pas que physiquement mais je vois la beauté intérieure de chacun.
Quand tu essaies de plaire à tout le monde, tu ne plais à personne.
Je vois des photographes qui ont des traitements très différents et c’est très beau, mais tu ne reconnais pas leur style.
Pour moi, chaque client est unique et chaque expérience doit être incroyable.
C’est vraiment important de savoir déléguer, ni pour gagner plus d’argent, ni pour grossir, mais pour moi me dire “je veux prendre du plaisir à créer des choses que j’ai à dire et à montrer”.
(Sur editions 555) On voulait partager, transmettre l'énergie de s’autoriser à faire.
Il faut qu’on cultive notre poésie intérieure, mais aussi notre enfant intérieur.
Je m’autorise à écouter mon enfant intérieur sur mes émotions et sur ce que j’ai envie de faire dans la vie.