052 - Il y a nécessairement de l'imperfection dans ce qu'on va rendre - Eric-René Penoy
Eric-René Penoy se définit comme un rêveur, et je pense que nous pourrons nous accorder sur le fait que non seulement il rêve en grand, mais qu’il a le talent de réaliser ses rêves puisqu’il shoote aujourd'hui des mariages qui lui correspondent aux quatre coins du monde. Son approche artistique singulière et sans compromis peut parfois faire grincer quelques dents, mais sa connaissance de lui-même, de ses forces et faiblesses, et sa conscience très forte de la direction dans laquelle il veut avancer en font un photographe très inspirant, quel que soit le domaine dans lequel on évolue par ailleurs.
Dans cet épisode, on parle :
de destination wedding
d'étiquettes
d’imperfection
de mode rafale
de flou
de mouvement plutôt que de netteté
de faire les images pour soi
d’expérimenter
de commencer par les détails,
de la bonne manière de raconter une histoire,
d’être un artiste via son blog,
de parler de ses erreurs et de ses échecs,
d’intimité dans le message,
du langage de l’expérience,
de préparer l’avenir,
de se focaliser sur ses forces,
mais surtout, on va parler de tout ce qu’il faut manger avant de pouvoir enfin passer au Caviar…
Bienvenue dans l'oeil d’Eric-René Penoy.
LEGOS DE L'ÉPISODE:
Résonance est né de cette volonté de tirer le marché vers le haut.
Mon coeur de métier ça reste de raconter des histoires de couples.
Je ne suis pas trop fan des étiquettes, j’essaie de faire du Eric-René Penoy, ce qui est déjà pas mal.
J’ai toujours eu cette volonté de base de faire ce qui me plaisait, quand j’avais envie de le faire.
Mon style évolue malgré tout. En tant qu’adulte, on évolue tout le temps… c’est juste qui je suis à un moment donné.
Je préfère me focaliser sur des petits mariages de 40-60 personnes maximum.
Je shoote toujours en mode rafale, pas parce que j’ai peur de rater un moment précis, mais parce que pour moi les images doivent être sur mon blog en GIF, en animation.
Je suis un vidéaste frustré, j’aime raconter des histoires et pour moi ça passe par de l’animation, de l’image, des GIFs, de la musique, du contexte.
C’est l’intention qui va te permettre de créer des choses différentes et de te différencier des autres.
Pour moi, le flou, il y a un retour à l’aspect organique de l’image. Maintenant, avec le nouveau matériel, il faut que ça soit de plus en plus net, sharp… Personnellement j’ai décidé de le faire à ma sauce et je me fiche de savoir ce que les gens pensent. Si ça parle à 20-25 couples par saison (c’est suffisant).
Pour moi le monde se voit uniquement à F1.4.
C’est mon travail de rendre des images qui peuvent être parfaites autant qu’elles peuvent être imparfaites.
Dans l’intention du moment, le mouvement parle beaucoup plus que la photo sharp.
De toute façon, dans un mariage, il y a des moments qu’on va rater, nécessairement. Il y a nécessairement de l’imperfection dans ce qu’on va rendre.
A partir du 30ème ou 40ème mariage, on sait qu’on a les photos sécurisées et on peut partir dans un délire plus personnel, et là effectivement on commence à changer de dynamique et à développer son esthétique à soi.
Je fais 100% des images pour moi et 0% pour le couple, parce que ma communication est alignée par rapport à mes clients parfaits.
J’ai aussi développé mes goûts en termes de chercher la lumière qui m’intéresse. Ce qui prend le plus de temps, c’est de dompter la lumière et de savoir quelle lumière nous intéresse.
Si on peut déjà faire des choses que nous on aime faire et montrer des choses pour booker 20=25 couples, pour la suite, (plutôt que) montrer des histoires pour faire plaisir à nos clients passés. c’est que tout est gagné.
Il y a un coté expérimentation. Si tu commences à faire les choses par habitude… tu perds le coté fun du métier et là, je pense que ça devient dangereux.
C’est comme une pièce de théâtre, tu as des éléments principaux dans la création de ton histoire: tu as toujours une indication de lieu (qui fait bien évidemment partie des personnages de ton histoire), une indication de temps… , ensuite on va intégrer nos personnages principaux mais jamais directement.
Je commence toujours par les épaules, le cou, les mains posées sur les genoux. Ca ne m’intéresse pas de les montrer tout de suite, je veux faire monter graduellement la chose.
Il faut être un peu rêveur, clairement.
(mon blog), c’est la seule plate-forme où je me reconnais en tant qu’artiste, et… où il y a une vraie volonté de montrer quelque chose d’autre.
Il faut se nourrir de ce que vous êtes et de votre passé. Moi à la base je suis plutôt un commercial en fait, et c’est plus facile pour moi de transformer les commerciaux en photographes que les photographes artistes en commerciaux.
Pour moi les mariages, c’est pas que les personnes qui sautent de joie, vont se mettre des bitures et finir à 2h du matin dans la piscine.Pour moi il y a un coté plus émotionnel de ça.
En France… on ne parle jamais de nos erreurs, on parle toujours de nos succès, mais c’est aussi important de parler de nos erreurs et de ce qui n’a pas fonctionné.
Le langage de l’expérience, c’est de créer une connexion simple avec (les clients), c’est de partager une expérience commune.
Chaque année je fais un petit bilan, et je sais quels sont mes objectifs sur court, moyen et long terme.
Je me suis dit “plutôt que de se former sur tes points négatifs, focalise toi uniquement sur tes forces, et si tu ne sais pas faire quelque chose, délégue.”
Savoir se focaliser uniquement sur ses forces, ce n’est pas si facile que ça au final.
Il faut manger de la merde avant de manger du caviar.
Avec mes mains, avec mon cerveau, avec mes connaissances, je m’en sortirai toujours.
J’essaie de gagner ma place au paradis.
DANS CET ÉPISODE, ON PARLE DE:
Alberto Giacometti
soulmindhearteducation.com
The Kitcheners
Recommandation d’invité: Xavier Navarro - Yannick Lespérance
A propos du Podcast:
Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse
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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud)
Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)