056 - L'appareil ne fait pas le photographe - VuThéara Kham
VuThéara Kham a démarré la photographie presque par hasard, en découvrant à la fois l’Instagram des early adopters avec son iPhone 4 et la ville de Paris en 2010, et il a réussi à associer tout ça pour devenir rapidement le premier Instagrammeur de France en 2013, année où je l’ai découvert en achetant son premier livre, qui a participé à lancer ma collection de livres photo. Il est aujourd'hui photographe professionnel et va nous parler de son apprentissage “a l'envers” de la photo, lui qui a d’abord travaillé cadrage et storytelling avant de penser à la technique de prise de vue.
Dans cet épisode, on parle :
de découvrir la photo avec un smartphone,
de se comporter comme un touriste,
de rentabiliser son heure de déjeuner,
des débuts d’Instagram,
de se créer des limites,
de repérer les pickpockets dans le métro,
des gros clichés de la street photography,
de bokeh,
de suivre des inconnus dans la rue,
d’apprendre à connaitre son sujet pour mieux l’anticiper,
mais surtout, je me fais enfin dédicacer mon livre, 8 ans après l’avoir acheté.
Bienvenue dans l'oeil de VuThéara Kham.
A propos de l’invité: VuThéara Kham
Site web: http://www.vutheara.com
LEGOS DE L'ÉPISODE:
J’aime la photo, j’aime Paris.
J’ai commencé la photo en 2010 avec un iPhone 4, c'était le tout début de l’ère d’Instagram.
Je me baladais et j’observais Paris comme un touriste.
Au tout début de l’ère iPhone only d’Instagram, les gens étaient vraiment focalisés sur prendre des photos à l’instant avec un smartphone.
J’ai joué le jeu pendant 2-3 ans en prenant des photos avec mon simple smartphone… et je me suis vraiment focalisé sur la composition, le cadrage, raconter une histoire… C’est un journal intime de mon quotidien lors de mon arrivée à Paris.
J’étais pas mal curieux dans ma façon d’apprendre.
Avoir un simple smartphone, j’ai fait abstraction de tout ce qui était technique et je me suis recentré sur le cadrage.
De commencer avec un smartphone avec une focale fixe de 28mm, j'étais vraiment dans la démarche d’un photographe de rue à me déplacer autour du sujet.
Je ne peux pas vraiment rester dans un coin, je trouve ça ennuyeux. J’ai besoin de me déplacer, de suivre mon sujet.
La magie de la photographie, c’est de raconter plusieurs histoires (dans la même photo - NDLR).
Regarder autour de soi, c’est déjà ne pas avoir de smartphone au bout de son nez.
La première chose c’est d’avoir les yeux ouverts et de regarder comme une chouette à 360 degrés, et d’anticiper, de sentir la rue.
Mon oeil s’est exercé au fur et à mesure de marcher, de connaitre les rues, les habitudes des gens, les visages des personnes, les démarches, les comportements des gens.
C’est le comportement des gens qui est intéressant. A force d’analyser la vie en société, j’arrive à anticiper et à choisir mes modèles.
Je choisis mes modèles, le lieu, le temps également, mais ce sont uniquement des choses qui s’alignent au bon moment, au bon endroit, donc c’est un travail d’observation.
L’image que je ressors de Paris est un Paris un peu imagé, bucolique, poétique… intemporel. Mais ce n’est pas vraiment la réalité, et c’est la magie de la photographie.
Comment on devient invisible? C’est tout le travail d’un comédien ou d’un acteur.
Parfois, je reste autour de mon sujet si je ne suis pas satisfait de mon image.
Il faut montrer une palette de soi dans la photographie.
L’appareil ne fait pas le photographe, c’est la sensibilité de la personne.
Je tourne autour… je cherche de l’inspiration, des idées, des sujets, des angles.
Je n'aime pas vraiment mettre des monuments au premier plan… j’essaie toujours d’introduire un petit détail dans la photo qui va faire que la personne va reconnaitre le lieu.
J’alterne les cadrages pour me surprendre lorsque je regarde la photo ensuite, derrière mon écran.
Tout se passe vraiment au déclenchement et au cadrage, c’est pour ça que je pense maintenant à prendre des photos au format portrait et des photos au format paysage.
Je découvre Instagram et la photographie par accident et aujourd'hui, je vis de la photographie, après 10 ans.
(Sur sa boutique - NDLR) La plupart des gens achètent une photo prise avec un téléphone, comme quoi le coté storytelling…
C’est en faisant des erreurs et en allant dans la gueule du loup qu’on apprend.
Je pense que dans la photo (de rue - NDLR), il faut être comme un touriste finalement.
La photo de rue, et c’est ça sa force, c’est qu’on ne peut pas reproduire la même image. C’est de l’imprévu, c’est sur l’instant.
J’essaie de surprendre ma communauté.
Les gens qui me suivent sur Instagram me connaissent parfois mieux que moi.
Les pires moments pour ma part, c’est des leçons et j’en apprends.
Ce n’est que de la joie de vivre de sa passion.
DANS CET ÉPISODE, ON PARLE DE:
Ces photos:
Diane Arbus
Garry Winogrand
Larry Clark
Henri Cartier-Bresson
Robert Doisneau
Steve McCurry
Saul Leiter
John Free - Article sur les 3 sujets
Yellow Korner - Série de VuThéara sur Metz
Recommandation d’invité: Greg Mo
A propos du Podcast:
Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse
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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud)
Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)