131 - Je fais de la photographie parce que j’aime vivre les expériences que la photographie m’amène - Philippe Sarfati

 
 

Architecte et photographe, mon invité à un regard singulier que, je l’ai avoué facilement, j’ai mis du temps à comprendre. Mais une fois qu’on est dedans, il y a énormément de legos à amasser dans sa propre expérience.

Bienvenue dans l’oeil de Philippe Sarfati.


A propos de l’invité:

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Legos de l’épisode:

  • Je suis architecte, je suis photographe, et je m’intéresse à l’usage, à la manière dont les gens interagissent avec l’espace.

  • J’ai l’impression quelque part de faire beaucoup trop d’hybridation et d’être difficilement compréhensible.

  • Pour moi, il y a juste différentes échelles d’application: En architecture, on va s’intéresser à l’échelle urbaine d’un bâtiment, mais on va aussi s’intéresser à ce qui se passe quand une personne est à un mètre de la façade, quelle est la qualité des détails. On va avoir différentes échelles d’intervention dans notre manière de réfléchir. Et donc pour moi, le projet du livre, il y a l’échelle du projet photographique, l’échelle du design du livre et de l’objet, l’échelle de l’exposition, mais tout ça, c’est le même projet, c’est pas des entités séparées, c’est la même chose, ça a la même valeur.

  • C’est l’application de la même idée dans un autre contexte.

  • Moi je suis très très très branché process. Je m’intéresse mille fois plus au process de développement que à la réduction à proprement parler.

  • Dans le travail d’archi, chaque dessin qu’on fait on doit le considérer à toutes les échelles en même temps, et donc il y a cette nécessité d’être à la fois ultra focalisé et complètement à grande échelles en même temps.

  • L’écosystème de la photographie est extraordinairement atypique, et on est absolument pas briefé.

  • Ce qui est étonnant je pense dans la photographie, c’est que la valeur de l’image est définie par son usage, ce qui est complètement décalé de l’expérience du photographe.

  • On appose de la valeur de différente manière selon le milieu auquel on appartient, qu’on soit galeriste ou qu’on soit lié à de la presse, on ne va pas du tout poser le même regard sur les mêmes images, et c’est très facile d’avoir des conseils complètement contradictoires tant qu’on a pas compris comment l’écosystème fonctionne.

  • Jacques Brel ne disait pas être créatif, il disait le talent. Il disait “le talent, c’est d’avoir envie”. Créatif, c’est d’avoir envie. C’est s’y mettre.

  • Les images que je préfère, qui sont pour moi les plus expressives, c'est celles que j’ai produites où je n’étais pas dans le contrôle, où j’étais dans l’abandon, et j’étais en train de faire du jazz, d ‘improviser pleinement et de ne pas forcément être conscient de ce que j’étais en train de faire… mais d’être dans l’abandon le plus total.

  • Ce que je cherche à produire, c’est un état où je ne réfléchis pas, d’être dans le flow.

  • Une bonne image, je pense, évoque plus qu’elle ne montre. Je pense qu’il y a beaucoup plus de pouvoir et de force dans l’idée de suggérer des idées, de faire appel à un univers, quelle montrer quelque chose.

  • La photographie, ça a été ma manière de prendre ma liberté. j’évoluais dans un contexte créatif, très intellectuel, très intéressant à plein de points de vue, et je travaillais de manière intrinsèquement collaborative à tous les niveaux… La photographie pour moi, ça a été une manière de faire les choses en mon nom, mais aussi de retrouver l’improvisation dans ma vie.

  • Je fais de la photographie parce que j’aime vivre les expériences que la photographie m’amène.

  • C’est pas plus de contrôle que je cherchais,… c’était une question d’absence de contrôle, d’abandon et du fait de relâcher l’idée de contrôler tout.

  • Pendant 3 ans, j’étais seul dans la prise de décision, et je me suis rendu compte que ça n’avait pas tant de valeur pour moi d’être seul. En fin de compte, je préférais travailler avec des gens.

  • C’est lié à cette idée de la photographie comme une porte qui mène à quelque chose plutôt qu’une fin en soi.

  • J’avais l’impression que mon appareil photo, c’était vraiment la clef de toutes les portes.

  • Le fait de faire de la photographie, ça a changé ma vie, j’ai commencé à vivre des expériences complètement différentes.

  • Si t’es gêné, t’es gênant. C’est tout. Si toi tu es serein, alors tu projettes quelque chose de positif et les gens gravitent vers toi assez naturellement.

  • J”ai envie de rendre l’architecture plus accessible.

  • Faire des choses pour moi, et faire des choses pour rien.

  • La guitare doit disparaitre: Il faut que tu joues tellement que tu n’as plus l’impression que tu fais jouer tes doigts sur une guitare. Il faut que la guitare elle soit l’extension de ton corps, et le seul moyen de le faire, c’est de bombarder. Il faut s’entrainer au moins deux heures par jour, faire les exercices, les gammes très régulièrement, jusqu’à ce que la guitare ne soit plus là. Quand j’ai commencé la photographie, j’ai utilisé cette approche là.

  • Embrace the cliché.

  • Moins d’informations, c’est aller à l’essentiel et c’est révéler davantage.

  • La réponse à ta question: attendre. C’est pas forcément être patient, c’est juste attendre.

  • Si tu as vu quelque chose, si tu as vu quelqu’un qui fait quelque chose dans la rue, et que t’as pas eu l’image mais que t’as trouvé ça cool, reste là 5-10 minutes, il y a 90% de chance qu’il le refasse.

  • Au début de cet échange, quand je me suis présenté je t’ai dit “je suis architecte et photographe”. Ça c’est des mots que j ai appris à utiliser pour que les gens comprennent ce que je fais. Mais c’est pas forcément ma manière de me définir moi. Moi je sais pas ce que je suis, ce que je sais c’est que j’ai un intérêt pour le fait de développer des processus de conception, et voir s’ils marchent.

    Dans cet épisode, on parle de:


A propos du Podcast:

Hôte: Julien Pasternak - Instagram - LinkedIn - Clubhouse

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Générique d'intro: Joakim Karud (https://soundcloud.com/joakimkarud) 

Générique de fin: Dyalla Swain (http://soundcloud.com/dyallas)

 
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